Les légendes bretonnes.
Nombreuses autant qu'énormes sont les pierres qui se déplacent pendant la Messe de minuit, pour aller boire, comme des moutons altérés, aux rivières et aux ruisseaux.
La plus célèbre était jadis la grosse pierre de Saint-Mirel, dont Gargantua se servit pour aiguiser sa faux, et qu'il piqua, après la fauchaison, comme on la retrouve encore aujourd'hui.
Elle cachait un trésor qui tenta un paysan des alentours.
Ce paysan était si avare qu'il n'eût pas trouvé son pareil : le liard du pauvre, la pièce d'or du riche, il prenait tout ; il se serait payé, s'il eût fallu, avec la chair des débiteurs.
Quand il sut qu'à la Noël les roches allaient se désaltérer dans les ruisseaux, en laissant à découvert des richesses enfouies par les anciens, il songea, pendant toute la journée, à s'en emparer.
Pour pouvoir prendre le trésor, il fallait cueillir, durant les douze coups de minuit, le rameau d'or qui brillait à cette heure seulement dans les bois de coudriers et qui égalait en puissance la baguette des plus grandes fées. Lors, ayant cueilli le rameau, il se précipita de toute sa force vers le plateau où le rocher de Gargantua profilait sa masse sombre, et, lorsque minuit eut sonné, il écarquilla les yeux.
Lourdement le bloc de pierre se mettait en marche, s'élevant au-dessus de la terre, bondissant comme un nomme ivre à travers la lande déserte, avec des secousses brusques qui faisaient sonner au loin le terrain de la vallée.
Jusqu'à ce moment la branche magique éclairait l'endroit que la pierre venait de quitter. Un vaste trou s'ouvrait, tout rempli de pièces d'or.
Ce fut un éblouissement pour l'avare, qui sauta au milieu du trésor et se mit en devoir de remplir le sac qu'il avait apporté. Une fois le sac bien chargé, il entassa ses pièces d'or dans ses poches, dans ses vêtements, jusque dans sa chemise. Dans son ardeur, il oubliait la pierre qui allait venir reprendre sa place. Déjà les cloches ne sonnaient plus. Tout à coup le silence de la nuit fut troublé par les coups saccadés du roc qui gravissait la colline et qui semblait frapper la terre avec plus de force, comme s'il était devenu plus lourd après avoir bu à la rivière. L'avare ramassait toujours ses pièces d'or. Il n'entendit pas le fracas que fit la pierre quand elle s'élança d'un bond vers son trou, droite comme si elle ne l'avait pas quitté.
Le pauvre homme fut broyé sous cette masse énorme, et de son sang il arrosa le trésor de Saint-Mirel.
Animaux
Il existe, en France surtout, une croyance populaire dont les formes varient suivant les différentes contrées : c'est la conversation des animaux entre eux pendant la Messe de minuit et surtout pendant la lecture ou le chant de la Généalogie.
C'est sans doute une réminiscence de la représentation de l'ancien " Mystère de la Nativité ", pendant laquelle on faisait parler les animaux.
Cette croyance si répandue, avec de nombreuses variantes, peut se résumer ainsi : un paysan, probablement ivre, ayant omis d'offrir à son bétail le réveillon traditionnel, entend ce dialogue entre les deux grands bœufs de son étable :
Premier bœuf : " Que ferons-nous demain, compère"?
Second bœuf : " Porterons notre maître en terre... "
Le maître, furieux, en entendant cette prédiction, saisit une fourche pour frapper le prophète de malheur ; mais, dans sa précipitation, il se blesse maladroitement lui-même à la tête... et le lendemain les bœufs le portent en terre.
Tel est le thème développé différemment suivant les provinces.
martes, 15 de diciembre de 2009
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